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Les études anthracologiques permettent d’approfondir les connaissances sur les boisements, les économies et les pratiques passées.
• La structure du bois
Le bois est un tissu composé de fibres et de parenchymes chez les feuillus (appelés angiospermes) et de trachéides et de parenchymes chez les conifères (Gymnospermes). Ces éléments cellulaires varient peu d’une espèce à l’autre mais leur agencement et leur structure sont caractéristiques des espèces.
Un des principes est que les parois cellulaires de ces éléments ne sont en général pas détruites par la combustion, à condition que les conditions de conservation soient adéquates, comme l’enfouissement dans les sédiments.
Lors de l’étude, la taille des fragments utilisables varie de 0,5mm à plusieurs millimètres. la taille optimale est d’environ 4 mm.
• L’étude des prélèvements
Afin de réaliser l’étude, l’échantillon est observé au microscope (grossissement de 100 à 1000 fois), selon trois plans : le plan transversal (perpendiculaire au sens des fibres), le longitudinal radial et longitudinal, et le plan tangentiel. Les observations sont alors confrontées à des manuels ou des collections de photos de comparaison.
Quelques observations complémentaires très fines peuvent être effectuées au microscope à balayage électronique.
• Les limites de la discipline
L’anthracologie doit répondre à plusieurs hypothèses :
– la cohérence statistique des échantillons, assurée par la méthode d’échantillonnage ;
– la qualité de l’identification dans le cas des espèces ambigües ;
– l’interprétation correcte des fréquences des essences et qui représente une image.
Les interprétations : l’usage du bois
Ces analyses permettent de connaître les essences choisies par l’homme, de mieux comprendre leurs usages, les besoins et les motifs anthropiques et d’évaluer les ressources autrefois disponibles. L’archéologue doit donc se poser la question de l’origine fonctionnelle des prélèvements de charbons de bois qu’il effectue pour que les résultats anthracologiques aient une portée scientifique intéressante. Citons comme usage classique:
• Le bois comme combustible
La combustion est due à une oxydation chimique sous l’effet de la chaleur qui conduit à une perte de 80% de la substance, mais qui n’affecte pas la structure du bois. Le bois subit quatre étapes : déshydratation, torréfaction , pyrolyse (réaction chimique qui produit les braises) et enfin comburation (oxydation qui produit les cendres). Les propriétés de combustible du bois vont dépendre de plusieurs facteurs, comme le taux d’humidité du bois, l’état, l’essence…
• Le bois comme matériau
Le bois a été utilisé pour ses comportements mécaniques (poutre, poteau…) et son abondance.
Quantification des résultats
Un spectre de fréquence des espèces est obtenu après décompte et identification. La quantité absolue de chaque espèce ne donne pas d’information sur les masses respectives de chaque essence.
Parmi les autres analyses possibles, signalons la datation au carbone 14 et la morphométrie qui étudie l’évolution de la taille et des formes chez les espèces vivantes. Cette méthode archéobotanique permet notamment d’étudier l’anatomie quantitative des espèces et notamment de ses éléments vasculaires mis en place au cours des cycles annuels de croissance.
Ces études permettent notamment d’avoir des indications sur le climat (température et humidité), l’âge, l’exposition, les maladies des essences, les pratiques culturales passées… L’étude de la mise en culture d’espèce et de ses conséquences devient alors possible (cas de l’olivier dans le sud de l’Europe, du Mésolithique à l’époque moderne), par la connaissance de ses variations morphologiques.
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