Le Néolithique – 6 000 à 1 900 avant J.C.
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La Céramique au Néolithique : introduction
Le Néolithique en France se décompose à son origine en deux mouvements : le Cardial à décor réalisé par incision au coquillage (cardium) et le Rubané dont le décor est caractérisé par des lignes courbes, originaire d’Europe Centrale. Puis divers groupes et cultures vont se partager le panorama de la production céramique à des échelles locales ou régionales.
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dPour les archéologues, la céramique reste un moyen de marquer et de caractériser les civilisations, même si les associations ne sont pas toujours simples et sont régulièrement remaniées, enrichies par de nouvelles découvertes. Les innovations techniques répondent au besoin nouveau de la néolithisation. La céramique fut l’une des découvertes les plus importantes. Montées au colombins ou à la motte (à partir d’une masse d’argile travaillée), elle servait de vaisselle, de récipient de stockage, de monnaie d’échange ou d’urnes funéraires…Notons que la cuisson se pratiquait sur des aires de combustion aménagées à même le sol ou dans de simples fosses, le four n’apparaissant en France qu’au Bronze Final. Les céramiques du Néolithique Ancien dans le Bassin Parisien et le Nord Est• Le Danubien Rubané ou Céramique Linéaire Le groupe du Rubané Récent du Bassin Parisien présente des décors rectilignes. Les vases sont hémisphériques, à fond rond, globulaires en général. • Le Groupe du Limbourg et de Villeneuve Saint Germain La céramique du groupe de Limbourg est composée de formes peu variées : vases globulaires à ouverture rétrécie, coupes. Le décor est constitué de sillons en V ou de lignes obliques. Le dégraissant est organique, réalisé avec de l’os pilé et broyé. Le groupe de Villeneuve Saint Germain se caractérise par des formes qui se composent de coupes profondes, de bols et de jarres. Les motifs de décoration sont géométriques en triangles et arceaux, en moustaches ou des pincements réalisés sous les rebords, des décors en V, parfois renforcés par des cordons en relief pour la phase la plus récente. • Le Groupe de Rössen La céramique de Rössen est variée. Elle dépend des différents sous-groupes. Les décors sont géométriques, parfois à pastillage, avec des séries horizontales de damiers, des coups de poinçons, ou des stries obliques alternées.
Les céramiques du Néolithique Moyen dans le Bassin Parisien et le Nord Est• Le Groupe de Cerny Les céramiques du Cerny sont décorées au peigne et au poinçon, avec des motifs en soleil. Les anses sont en ruban, le décor en coup de poinçon est courant, le dégraissant est en os pilé ou végétal. • Le Chasséen septentrional La céramique chasséenne est de bonne qualité, à fin dégraissante, bien cuite. Elle est composée de formes assez diverses à fonds ronds : vases-supports, jattes, amphores à col rond, marmites… Les marmites à panse globuleuse ont souvent des cols droits élevé ou se rattache la panse. Les bols et jattes sont hémisphériques. Les décors sont rares. Les anses sont en boudins ou sous forme de languettes multiperforées. • Le Michelsberg Les formes comptent des urnes à fond plat dans la forme ancienne, de gobelets biconiques ou tronconiques. On trouve aussi des disques plats, considérés comme des plats à galettes. Le dégraissant contient parfois des coquilles.
Les céramiques du Néolithique Final dans le Bassin Parisien et le Nord Est• Le Groupe Seine et Oise-Marne (SOM) Les formes sont pauvres, en “pot de fleurs” à fond plat, panse faiblement galbée, à ouverture légèrement rétrécie avec rebord déversé ou souligné par un bourrelet. La pâte grossière, avec des gros bouts de dégraissant. Les parois sont brutes, sans lissages. Il n’y a pas de décors.
Les céramiques du Néolithique Ancien en Provence et Languedoc Oriental• Le Cardial (vers 5700 avant J.C.) Les vases sont à fond rond, de couleurs claires, montés au colombin, à panse globulaire. Les décors sont réalisés par impression avant cuisson, le plus souvent à l’aide d’une coquille de cardium. La coquille de moule est également utilisée, de façon pivotante, ce qui produit une décoration en forme de flamme (cardial récent). Les éléments de préhension sont des anses, anses en moustache pour les formes plus récentes, des tétons. Les motifs sont des zigzags, bordés par des lignes. Il existe des vases particuliers avec un manche creux, certainement des biberons. On a remarqué également des motifs réalisés à l’ongle, au poinçon, au peigne ou à la spatule. • L’Epicardial (5300 – 4800 avant J.C.) Les formes précédentes évoluent vers des formes appelées Cardial récent ou Epicardial (un suivi intéressant de cette évolution est donné par la stratigraphie du site de Gazel). Le décor à impression de coquille subsiste, à côté de décor poinçonné voire à l’absence de motifs. Les cannelures et les flammes sont typiques du décor. On trouve aussi des sillons verticaux arrêtés par un trait horizontal Les fonds sont en majorité plats. On voit apparaître d’énormes jarres de stockage, des louches en céramique. Vers 4000 avant J.C., le Chasséen supplante l’Epicardial.
Les céramiques du Néolithique Moyen en Provence et Languedoc Oriental• Le Groupe de Bize ou Bizien (4200 avant J.C.) Les céramiques du groupe de Bize sont décorées par des figures géométriques, des chevrons, des bandeaux réticulés, ainsi que des lignes ondulantes en guirlandes, souvent de part et d’autre d’une ligne horizontale. Quelques exemplaires sont peints. La principale originalité est constituée d’écuelles à cran interne. • Le Groupe des Plots Les formes céramiques sont plutôt globulaires. Elles restent assez classiques : marmites, bols, jarres…On note des anses en ruban. Les décors sont parfois gravés. • Le Chasséen (4100 – 3600 avant J.C.) Le Chasséen méridionnal comporte des céramiques lisses non décorées, à part des lignes discrètes ou des bandeaux croisillonnés. Les anses sont petites, perforées de façon transversale, ou en cartouchières (anses multiperforées). Les poteries du Chasséen sont à fond rond (marmites, bols hémisphériques) comme au cardial. Cependant de nouvelles formes apparaissent comme les écuelles, les assiettes, les vases à col avec épaulement, les vases à anses surbaissées. Un trait caractéristique est la présence d’anses horizontales, multiperforées. On connaît quelques exemplaires de vases-supports.
Les céramiques du Néolithique Final en Provence et Languedoc Oriental• Le Groupe de Trets La céramique est lisse, brune, de forme carénée, les décors sont rares. On remarque des formes de jattes, d’écuelles, de grands vases globuleux. Cette céramique a des correspondants dans les groupes chasséens méridionnaux. • Le Couronnien (3000 à 2500 avant J.C.) Les formes sont simples : grandes jarres globuleuses, bols, coupes, marmites. Certaines formes sont décorées de têtons de type Veraza. Les décors sont rares. Les fonds sont ronds.
Les céramiques du Néolithique Moyen en Alpes, Rhone et Bourgogne• Le Chasséen Les céramiques sont lisses, soignées bien cuites, rarement décorées. Les “vases-supports” ou “brûle parfums” sont typiques du chasséen. Les décors sont assez diversifiés : zones hachurées en triangles, dégageant des chevrons centraux, damiers plus ou moins réguliers, jeux variés de triangles, de chevrons ou d’incisions plus irrégulières. Les coupes à socles sont décorées de la même manière mais souvent sur le rebord de la coupe (Marli). Le Chasséen rhodanien reste influencé par les groupes du Languedoc. • Néolithique Moyen Alpin et Jurassien – Cortaillod Les formes classiques sont les bouteilles à cols droits, cruchons, amphores, coupes, jattes, cruches à anses et tétons. Dans la période récente du Cortaillod, on voit apparaître de petits tétons d’ornement ou mamelons sous le rebord. On note également des décors obtenus par application d’écorces de bouleau. • Néolithique Moyen Bourguignon La céramique est lisse, rarement décorée (ou par application d’écorce de bouleau). Les formes originales sont des jattes carénées, des vases globulaires en tulipe rappelant le Michelsberg (plus tardif), des assiettes, des coupes et des bols. dLes céramiques du Néolithique Final en Alpes, Rhône et Bourgogne• La Civilisation Saône et Rhône On a découvert des récipients de grande contenance destiné au stockage, ornées sous le col, lisse. A côté on connaît des jarres à fond aplati, des marmites à fond rond, des gobelets carénés, des bouteilles et des bols. Les décors restent rares. • Le Cardial • L’Epicardial
Les céramiques du Néolithique Moyen en Pyrénées et Languedoc Occidental• Le groupe de Montbolo (4800 – 4200 avant J.C.) Les formes céramiques sont composées de vases globuleux à fond rond, de type préchasséen, des jattes carénées et des bols hémisphériques, à dégraissant fin. Elles marquent une rupture avec le style décoratif du cardial, mais il existe encore des décors précardiaux en moustache, réalisés par incision. Les anses sont souvent perforées en tunnel. • Chasséen
Les Céramiques du Néolithique Final en Pyrénées et Languedoc OccidentalOn observe une grande diversification des cultures au Néolithique Final • Le groupe des Treilles( Rhodézien) (3300 – 2400 avant J.C.) La céramique reste d’abord sous influence chasséenne, puis on voit apparaître des formes sphéroîdales, munies d’anses latérales, et à cordons horizontaux. Les influences chasséennes s’étiolent, au profit de bols sphéroïdaux, munies d’anses latérales, avec des décors en chevrons ou en boutons, en cannelures ou en chevrons repoussés. • Le groupe de Saint-Pons (4400 – 3500 avant J.C.) Les décors sont très rares, ils se résument à des cordons lisses placés sous les rebords, parfois en série. Les vases sont carénés, à fond rond. il existe également des marmites et des jarres de stockage à fond rond ou aplati. • Le groupe de Veraza (3500 – 2200 avant J.C.) On note l’utilisation de dégraissants végétaux ou calcaires. Les décors sont en relief (pastilles ou petits mamelons), parfois en couronnes. Il existe des vases décorés de séries de mamelons en files verticales ou en guirlande. Les vases carénés plus récents portent des cannelures vertciales ou horizontales. La céramique est à fond rond, mais il existe des formes plates ou bombées. • Le groupe de Ferrières (3500 – 2500 avant J.C.) Les formes sont simples, globuleuses ou hémisphériques, accompagnées de décors variés, en chevrons emboités ou en triangles. Les anses sont rares, en tunnel. Il existe aussi des cordons lisses, réguliers. Des têtons opposés deux à deux ornent parfois les parois. On note l’existence de grandes jarres de stockage. dLes céramiques du Néolithique Ancien en Bretagne et Région Atlantique• Le Groupe du Centre-Ouest Deux types d’influences semblent mêlées (Cardial et Danubien). La Vendée et la façade atlantique présente un profil cardial, comme en témoignent les poteries à décor en flamme effectués à l’aide d’une coquille de moule. Les céramiques du Néolithique Moyen en Bretagne et Région Atlantique• Le Carn On observe des vases globuleux lisses, à col évasé. Le décor est à moustache ou en croissant opposés. • Le Chasséen Breton et Atlantique. Le groupe de Roquefort. En Bretagne, les vases supports ont des décors géométriques à base de losanges ou de triangles. Les vases à pied sont typiques de la Bretagne. Ils sont décorés au poinçon ou par incision de petits triangles. Pour le groupe de Roquefort, les formes sont initialement peu diversifiées, à fond rond. Puis on voit apparaître des jattes, des bouteilles, des vases à cordon. Certains sont décorés de têtons ou de boutons. d Les céramiques du Néolithique Final en Bretagne et Région Atlantique• Les groupes de Castellic, de Conguel et de Kerugou La décoration est très riche dans le groupe de Castellic. Les moyens de préhension sont des anses multiperforées ou tubulaires. Les décors du type Congruel à arceaux concentriques, en demi-cercles. Les formes sont à fond rond, sans moyen de préhension. Le groupe de Kerugou se caractérise notamment par des écuelles carénées, décorées par des nervures et des guillochis. • Les groupes des Matignons et de Peu-Richard Les bols du groupe des Matignons sont à fond rond ou plat, parfois carénés. Les décors en ocelle sont utilisés. Pour le groupe Peu-Richardien, le décor part des anses et des motifs en feston entourent des ocelles. dChalcolithique• L’Artenacien (2300 – 2000 avant J.C.) Les poteries sont à fond rond, pourvues d’anses nasiformes, tétons, ou sans moyen de préhension. Il existe également des vases, des assiettes et des coupes à fond plat, portant des décorations en échelle. Bols et vases carénés sont décorés de motifs en géométriques en chevrons. Il existe des exemplaires de plat à galettes (disques plats).
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