Le Second Âge du Fer – 475 à 25 avant J.C.
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Le Premier Âge du Fer en Provence
Il s’agit d’une période de deux siècles et demi qui suivent la fin de l’Âge du Bronze. On assiste à une poussée démographique et à une sédentarisation plus poussée des populations. Des contacts sont évidents avec les sociétés hallstattiennes du couloir rhodanien et le Bronze finissant du Languedoc.
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fNaissance du Premier Âge du Fer (650 – 525 avant J.C.)On peut séparer les faciès des alentours de 600 avant J.C de ceux de l’Âge du Bronze. Jusqu’au VIIe siècle, on peut parler de “Bronze Finissant” tant cette culture est encore puissamment ancrée dans les moeurs. Jusqu’en 650, l’apparition du fer n’est d’ailleurs pas prouvée. Les rites funéraires restent assez diversifiés : inhumation et incinération coexistent à l’image des pratiques de l’Âge du Bronze. A cette époque les populations commencent à se regrouper en hameaux ou villages de plein air (plaine, vallée, littoral ou hauteur). Vers 600, on note une organisation visible des hameaux : les habitats sont groupés le long des voies de dessertes qui suivent la topographie du site et sont le plus souvent mitoyennes. Les structures sur poteaux porteurs sont abandonnées au profit de structures à murs porteurs, de plans rectangulaires. Les élévations sont en briques de terre crue disposées sur des solins de pierres sèches. Les fortifications indigènes de tradition du Bronze Ancien constituées par des levées de pierres ou de terres ou de courtines en pierre flanquées de tours ovoïdes perdurent.
Le développement de la civilisation du Fer de 525 à 400 avant J.CL’évolution sous l’influence de Massalia se fait néanmoins sans grosse rupture. Les deux cultures apparaissent relativement liées par des impératifs économiques notamment. Au Ve siècle, il n’existe pas de crise comme celle connue dans le monde hallstattien (elle ne se produira qu’en 400). L’emprise grecque sur le commerce local est remarquable à cette époque. Les dolia apparaissent, l’usage de la fibule se généralise, le fer devient très fréquent dans l’armement (épée courte, poignard, pointe de lance, de javelot, harnachement de cheval). Les rites funéraires demeurent très diversifiés jusqu’au Ve siècle. La sédentarisation ne se terminera qu’au IVe siècle. Les modifications de l’habitat introduites au VIe siècle s’imposent alors.
Le Premier Âge du Fer dans le Languedoc MéditerranéenLa société indigène languedocienne se trouve en contact avec le monde méditerranéen classique. Le passage au Premier Âge du Fer vers 800 reste relativement hypothétique à ce jour. • Maisons et agglomérations Les maisons sont en général construites en matériaux périssables (parois en clayonnage et torchis, soutenus par des poteaux). Elles sont de plans arrondis ou ovalaires, voire quadrangulaires, composées d’une pièce unique d’environ 20m², associées à un espace de culture ou d’artisanat et de silos pour le stockage des grains. La société est structurée de façon nucléaire. L’organisation reste proche de celle du Bronze Final. Les habitats sont groupés et constituent des agglomérations soient perchées, soient situées dans les fonds de vallée, dans les plaines ou au bord des étangs. Les enceintes en pierre ou en briques crues sont attestées dès le VI e siècle. • Les différents faciès Au Bronze Final, le mobilier est relativement uniforme dans le Languedoc. Au début du Premier Âge du Fer, il est assez diversifié, avec des faciès micro régionaux et locaux spécifiques. On reconnaît globalement trois ensembles : la partie occidentale de l’Aude (Carsac), la région Minervois et Hérault (Grand Bassin I), et le Languedoc Oriental (Suspendien). La civilisation du Languedoc Occidental est dominé par un faciès ibéro-punique (poterie de formes et de vernis puniques) à la fin du VIe siècle. De nombreuses modifications apparaissent au Ve siècle notamment en terme de reconstruction ou de fondations de cités (Agde, Cayla, Pech-Maho). Les origines de cette culture ne sont pas encore déterminées : expansion commerciale ou apport ethnique ? En Languedoc oriental la céramique indigène perd des caractères typiques du faciès au bénéfice de forme rhodanienne, qui sera quasiment exclusif au Deuxième Âge du Fer. Il est à noter que ce sont les thèses évolutionnistes qui tendent à l’emporter au dépend de thèses diffusionnistes. • Rites funéraires Le Languedoc Occidental et Oriental se différencient nettement. Dans le Languedoc Occidental, dans les plaines ou les garrigues, les tombes se font sous tumuli de pierres ou de terre avec dépôt de mobilier dans une fosse creusée dans la terre (pour la plaine) ou dans un tumulus en pierre sans creusement (dans les garrigues). Le corps, du VIIIe au VIe siècle, est accompagné d’objets et d’offrandes intactes en grand nombre (augmentation par rapport au bronze final); au milieu du VIe siècle, les corps sont brûlés sur un bûcher, les os parfois brisés et déposés hors de tout récipient. Le rituel concernant le corps du défunt permet une distinction entre Est et Ouest : incinération exclusive dans l’Ouest, hétérogénéité dans l’Est, même au sein du même groupe de tombes. dLe premier Âge du Fer dans les PyrénéesLe groupe pyrénéen se caractérise par des incinérations sous tumulus, dans une urne fermée par un couvercle. L’urne est en général associée à de la vaisselle en fer ou en bronze. Des armes (piques en fer, poignards, pointe de lance) ainsi que des bijoux sont associés au dépôt de l’urne pour les tombes les plus riches.
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