Le Néolithique – 6 000 à 1 900 avant J.C.
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Le climat au Néolithique
Vers -8000 avant J.C., le climat est proche de celui que nous connaissons actuellement. Il s’agit de l’ère géologique de l’Holocène, qui fait partie du Quaternaire. Le niveau de la mer remonte au niveau actuel vers -4000 avant J.C. La flore est constituée de chênaies mixtes (chênes et tilleuls) ainsi que d’ormes. Les animaux des forêts se multiplient (comme par exemple les cerfs, les sangliers, les ours, ou les lièvres…).
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eLe défrichementL’homme du Néolithique mérite l’appellation de « premier paysan ». Par l’exploitation volontaire d’espèces végétales, il est passé du stade de cueilleur à celui d’agriculteur (même si il est bon de remarquer que les deux activités ne sont pas exclusives l’une de l’autre et qu’elles ont existé simultanément). Les premiers défrichements néolithiques ont eu lieu il ya 6000 ans ; au IVe millénaire avant J.C., ils ont modifié singulièrement le paysage. Ces défrichements ont été réalisés dans un premier temps à la hache de pierre polie. L’homme mettait ensuite le feu aux résidus, afin de les nettoyer totalement et de bénéficier de l’effet fertilisant des cendres : il employait la « méthode du brûlis ». Cependant l’utilisation de l’écobuage déstabilisait la forêt et favorisait le développement d’espèces adventices constituées d’espèces herbacées, graminées et héliophiles. L’homme devait donc régulièrement abandonner ses parcelles pour y revenir une trentaine d’années plus tard, lorsque le couvert forestier était à nouveau développé, éliminant naturellement les espèces parasites. On a noté d’ailleurs des déplacements cycliques ou des rotations dans l’utilisation des champs pour permettre à la terre de se régénérer (préfigurant les techniques d’assolement et de jachère utilisées plus tard). Il est aujourd’hui possible de localiser certains vestiges de champs par la concentration fossile anormale des pollens des espèces sélectionnées et cultivées (palynologie), souvent associés aux résidus cendreux et aux scories végétales résultant de la pratique de l’écobuage.
La sélection des espèces végétalesL’intervention de l’homme se caractérise par la sélection et la reproduction de certaines espèces qui ont pour lui des attributs avantageux : ainsi les souches de blé sélectionnées ont la particularité de ne pas perdre leurs grains, ce qui est un avantage pour un cultivateur, mais un désavantage reproductif dans un milieu totalement naturel. L’homme va donc créer un déséquilibre, en favorisant la croissance d’espèces naturellement non majoritaires. • Les premières espèces cultivées Les premières espèces cultivées en France ont été introduites par des colons ; en effet, elles diffèrent sensiblement des espèces locales. Elles proviendraient vraisemblablement d’Asie (notamment pour ce qui est du blé et de l’orge). En Syrie, au début du VIIIe millénaire, l’orge, l’amidonnier et l’engrain (deux sortes de blé) précèdent le froment ; les pois et les lentilles apparaissent au VIIe millénaire. En France, l’avoine, le seigle et le millet sont caractéristiques du Néolithique. Il subsiste un doute sur l’origine de certaines légumineuses (pois et lentilles) en Grèce et dans le Midi de la France, contemporaines du début de l’agriculture au Proche-Orient. S’agit-il d’espèces déjà domestiquées et importées ou d’espèces locales sauvages domestiquées ? Le choix des espèces cultivées varient de façon locale : le froment est prépondérant dans le Midi de la France ; le blé et l’amidonnier domine l’Europe Centrale avec l’engrain, alors que le froment y est quasiment absent. Souvent orge et pois dominent par rapport aux lentilles. • Le devenir des récoltes Les grains étaient conservés dans des greniers, de grands vases à provision, des silos ou des fosses. Les graines étaient vraisemblablement torréfiées pour leur conservation. Les grains étaient moulus sur une meule dormante à l’aide d’un broyon (pierre). La farine était recueillie dans un torchon de cuir. Elle permettait de réaliser des galettes, du pain et des bouillies. • Les outils spécifiques à la culture L’instrument aratoire le plus ancien est le bâton à fouir, lesté d’une pierre perforée qui permet de semer dans un trou ou de tracer des sillons. La première utilisation attestée de l’araire tracté par des animaux date du Néolithique en 2800 avant J.C. (araire découvert dans des villages lacustres). Il se pourrait néanmoins que son utilisation réelle remonte au IVe millénaire. L’étude de la relation de l’Homme avec les animaux constitue une discipline appelée Archéozoologie. (Voir >Archeozoologie) dLa domestication au NéolithiqueLa domestication prend forme par la sélection et la reproduction d’espèces qui ont des qualités intrinsèques pour l’homme sédentaire (choix d’animaux grégaires par exemple…). Si les espèces chassées existaient déjà à l’état sauvage en Europe, les espèces élevées ne sont absolument pas locales : elles sont originaires du Croissant Fertile. Il s’agit principalement du mouton, de la chèvre, puis du porc et du boeuf. La domestication se traduit notamment par une modification de la morphologie et de la taille des animaux, ainsi que le développement d’une ossature moins massive. On note également la déformation des os des pieds des bovins, phénomène dû au piétinement. Notons que l’apparition de l’élevage ne fait pas disparaître pour autant la chasse. • Les espèces élevées Citons les différentes espèces domestiquées : Le porc. Notons que le sanglier reste chassé et n’est pas mélangé au porc d’élevage d’origine orientale. Le cheval. Il est domestiqué dès le IIIe millénaire avant J.C. La chèvre et le mouton. La chèvre aegagre et le mouflon ont été domestiqués en Orient. Le boeuf. L’aurochs, forme sauvage du boeuf, est un animal chassé au Néolihtique. Le boeuf domestique est caractéristiquement plus petit. Les deux espèces ne sont pas mélangées.
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