Le Néolithique – 6 000 à 1 900 avant J.C.
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Les retranchements du Néolithique en France sont assez bien connus en terme de structures : camps en éperons barrés, enceintes à fossés multiples, ouvrages dans les méandres de rivière ou de fleuve, enceintes à fossés interrompus…
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dLe fossé peut servir de carrière de matériau pour l’édification du reste des structures : il fournit alors la terre et la pierre nécessaires à la construction d’un rempart mixte. L’enceinte peut aussi être simplement composée d’une ou plusieurs palissades en bois, cernées de fossés. Toutes ces enceintes ne semblent pas avoir eu pour fonction exclusive un rôle défensif, comme le prouve des sites à palissade simple et fossé interrompu. Certaines ont certainement eu un rôle cultuel (il existe de nombreux cas connus de remplissage des fossés par des restes d’animaux, associés à des ossements humains…). Il est donc impossible, dans l’état actuel des connaissances, d’avancer une typologie fonctionnelle de ces constructions. gLes enceintes du Néolithique AncienDes enceintes à double fossé, de surface relativement importante (3,5 ha) datant du Néolithique Ancien ont été étudiées, notamment dans le Nord de la France. Les archéologues n’ont pas, dans la majorité des cas, découvert de traces de maisons construites à l’intérieur de la surface enclose, même si des structures témoignent d’une présence anthropique (fosses à détritus…).
Les enceintes du Néolithique MoyenL’enceinte muretée apparaît au Néolithique Moyen. Les fonctions des enceintes fossoyées sont vraisemblablement uniques ou combinées : village fortifié, cimetière, lieu cultuel, espaces économiques et d’échanges… Dans un bon nombre de cas, les enceintes ont un rôle cultuel. On peut d’ailleurs souvent les identifier comme des enclos funéraires allongés, notamment dans la vallée de la Seine (où l’on trouve des enceintes, au nombre de trois à cinq en général, utilisés comme lieux d’exposition des corps puis lieux d’inhumation). Parallèlement, des enceintes “d’habitats” se développent. Les habitats identifiés sont retranchés derrière des talus, associé à des palissades et des fossés, près des méandres des rivières. Parfois les fossés et les palissades se multiplient, allant parfois jusqu’au nombre de huit. Les remparts de “plateau” apparaissent, constitués d’éperons barrés, fossés et levées de terre. Ils sont constitués d’un mur de pierre d’au moins 2 mètres de haut avec une palissade, ainsi qu’un remblai interne, et un fossé. Il n’est pas rare de retrouver dans les fossés des restes d’animaux ou humains, comme dans le cas des enceintes cultuelles, rappelant la mixité de leur symbolique.
Les enceintes du Néolithique FinalDes ensembles à vocation clairement défensive apparaissent parfois au Néolithique Final. Il peut s’agir dans certains cas de réutilisation d’enceintes du Chasséen, mais aussi de véritable construction de camps, caractérisés par des entrées en “pinces de crabe”, équivalents de tours de défense (qui s’accompagnent d’une économie de fossés à creuser).
Les enceintes du ChalcolithiqueAu Chalcolithique, les structures de défense se multiplient, mais délimitent des surfaces plus modestes. Des habitats perchés possèdent des murs de protection en pierre sèche. Ils préfigurent les remparts de l’Âge du Bronze.
Conclusion sur le rôle et la signification de l’enceinte au NéolithiqueL’enceinte peut être l’expression de la puissance d’un groupe, sous toutes ses formes. Elle a un rôle matériel de défense dans certain cas et symbolique dans d’autres, sans que la distinction entre les deux ne soit réellement claire. Les interprétations du rôle de ces enceintes restent actuellement assez subjectives. La nature et la finalité des enceintes peuvent varier d’un site à l’autre : habitat fortifié, lieu de rencontre et d’échange, espace rituel, lieu sépulcral…
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