Ce n’est que dans les années 1960 que la collaboration entre botanistes et archéologues s’est réellement affirmée. La palynologie (étude des pollens et des spores fossiles) permet de mieux comprendre le paléoenvironnement, notamment par l’identification des espèces végétales présentes à une époque donnée, à partir d’une couche de sédiments conservée.
CONTENU GAUCHE |
CONTENU DROITE
Le principe de la palynologieSi la partie vivante des spores et pollen disparaît rapidement, les coques de ces éléments se conservent assez longtemps et permet d’identifier l’espèce associée. En effet, leurs dimensions, leurs formes et leurs motifs sont spécifiques de chaque espèce. Des critères de reconnaissance ont été choisis et permettent leur identification : la forme, la dimension, la structure de la coque et enfin le nombre d’ouvertures visibles. • Les critères d’identification Les quatre critères (formes, dimensions, structure de la paroi, ouvertures) retenus donnent suffisamment d’informations pour identifier les pollens : La forme : la forme est en général proche d’une sphère. Elle est fixée par la position du grain de pollen dans la cellule mère, par rapport aux trois autres grains produits par cette dernière. Les dimensions : elles sont un critère d’identification supplémentaire. Les valeurs s’étendent de 2 µm à 200µm. La structure de la paroi : le sporoderme est une paroi stratifiée qui entoure la partie vivante. Cette coque est divisée en une partie interne et une partie externe ; la partie externe présente des motifs caractéristiques. Les ouvertures (apertures) : ces parties moins résistantes forment des ouvertures allongées ou rondes, variables en nombre et positions. Ces éléments sont également caractéristiques. • La détermination La détermination se fait par comparaison avec des collections ou à partir d’ouvrages descriptifs, réalisé de manière macroscopique par des spécialistes. Dans quelques cas particuliers (pollen peu fréquent ou mal conservé), le palynologue a recours à la microscopie électronique. • Les prélèvements Les milieux appauvris en oxygène sont très favorables à la conservation des grains de pollen. On en retrouve dans les milieux anaérobies, acides et humides. Les milieux secs produisent une corrosion des grains qui risquent de fausser statistiquement le décompte des espèces, certaines résistant mieux que d’autres. Le lieu du prélèvement influe également dans l’image pollinique : un lieu de passage ne donnera pas la même image que la zone située au-delà d’un habitat. La présence anthropique peut donc introduire des perturbations. L’échantillon est traité chimiquement afin de concentrer les coques. Le dépôt est ensuite placé sur une lame de microscope. Le nombre de pollen doit au moins être de 200 pour minimiser les risques de perturbation par des conservations différentielles.
Les interprétations possiblesEn général, l’objectif des études est de reconstituer la végétation à une époque donnée. Pour permettre des comparaisons, la production et la dissémination des grains de pollen actuels a été modélisée (étude de la “pluie pollinique”). Cette dissémination varie d’une espèce à l’autre et il est donc important d’avoir le plus de modèles possibles. A partir de ces comparaisons, il est possible de connaître les proportions de pollen issus de l’apport local (moins de 20m), du voisinage (20 à 500m), du régional (500m à 10 km) et du lointain (supérieur à 10 km). Parmi les hypothèses initiales, on suppose que la pluie pollinique est représentative (hypothèse statistique), que les conditions de conservations sont homogènes (conservation de l’image initiale en proportion) et qu’il n’y a pas eu pollution ou biaisage de l’échantillon prélevé et analysé.
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