Les indices caractéristiques observables
• Les indices phytologiques
Les variations de composition du sous-sol influent sur la croissance des végétaux en surface. Deux exemples caractéristiques peuvent être développés :
– le cas de la présence d’un fossé ou d’une dépression comblée : le remplissage se compose de matériaux de granulométrie différente, souvent plus fine. L’eau est donc retenue plus longtemps et le substrat est plus riche en humus. La végétation pousse en général mieux sur ces parties que sur les parties voisines. On observe donc globalement une différence de croissance, mais également une différence de couleur (due à l’humidité, qui empêche les végétaux de se dessécher) dans les champs plantés notamment.
– le cas de la présence d’un mur ou d’un soubassement : il s’agit de l’effet inverse. Les végétaux en surface sont moins développés et plus desséchés sur les fondations qu’à côté.
CONTENU GAUCHE |
dIl est important de se munir d’un calendrier agricole avant de réaliser une mission d’identification ou une photo-interprétation. Le choix des cycles de croissance sera capital pour mettre en évidence des vestiges cachés. • Indices hydriques : l’humidité rémanente Les résurgences d’eau dépendent fortement du sous-sol. Des variations de colorations des terres permettent donc en théorie de mettre en évidence une substructure potentielle. • Indices microtopographiques Les microreliefs dus aux substructures peuvent être parfois mis en évidence, notamment par des photographies prises en oblique ou en vue rasante. La neige ou l’eau stagnante après la pluie sont parfois également révélatrices des micro-reliefs. • Indices pédologiques La présence d’un sol ou d’un sous-sol exogène modifie la composition de la terre et donne donc à celle-ci une coloration différente. Par exemple, le torchis peut laisser apparaître des variations de couleur et mettre en évidence la présence d’une paroi antique effondrée.
Les formes caractéristiques identifiablesIl est possible d’observer sur des photographies aériennes (obliques en générales) des traces d’une occupation passée : murs, fondations, fossés, voies peuvent transparaître du paysage par des effets phytologiques (substrat variable pour les végétaux se traduisant par des croissances différentes) notamment ou par des effets pédologiques (absorption-adsorption de l’eau variable selon les structures sous-jacentes). • Les celtic fields ou réseaux réguliers protohistoriques Présentes dans l’ensemble de l’Europe, ces structures parcellaires ont été en général établies à l’Age du Fer. Moins rigides que les centuriations romaines, elles s’assimilent souvent à un découpage en lanières, épousant les formes du terrain. • Parcellaires médiévaux radioconcentriques Il peut s’agir de la mise en culture de champs à l’origine boisés ou d’assèchement de marais ou d’étangs par des chenaux concentriques. Très souvent des chemins convergent vers le centre où se situe un village. Les parcelles sont en effet regroupées autour de l’habitat. Ces formes sont très caractéristiques du Moyen-Age (Xe – XIIIe siècle). • Parcellaires en damier Il peut s’agir de parcelles associées à des bastides ou des villes franches médiévales. La mise en culture est contemporaine de la construction de ces structures, souvent à caractère défensif. Très souvent un découpage est associé, composé de chemins et de haies délimitant les différentes parcelles. • Autres formes de parcellaires géométriques : les centuriations romaines Ces parcellaires étaient en général destinés à l’origine à l’implantation d’une colonie romaine. Ils sont extrêmement géométriques : orientés par des axes (nord-sud : cardines) et est-ouest (decumani), ils sont constitués de surfaces carrées ou rectangulaires dont les dimensions sont caractéristiques. Les côtés mesurent en effet entre 10 et 25 actus (35,5 mètres ou 120 pieds). Les formes les plus courantes (dès le IIe siècle avant J.C.) sont constituées de carrés de 710 mètres par 710 mètres. • Les cercles protohistoriques Ce sont les traces de fossés qui entouraient en général des nécropoles ou des tumuli. • Les camps romains Ils sont très souvent reconnaissables à leur forme quadrangulaire, aux angles arrondis, aux doubles fossés et aux chicanes protégeant les entrées. • Les aedifica Ce sont des fermes dites « indigènes », datant du deuxième Âge du Fer. Très souvent, les fossés et les entrées d’enclos en forme d’antennes restent visibles sur les photographies aériennes. • Les villae gallo-romaines Elles sont caractéristiques par leur forme géométrique et l’agencement des bâtiments les uns par rapport aux autres. • Les Fana, les sanctuaires Ils sont très souvent constitués de murs concentriques rectangulaires caractéristiques (existence d’une galerie autour de la cella). • Les mottes médiévales Outre la motte sur laquelle était posée une tour de bois, les vestiges des fossés sont souvent visibles en micro-reliefs.
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